Suite à la fin de la résidence artistique « Mbedd mi mdeddum buur la », place maintenant à la restitution du travail des artistes qui, durant 1 mois et demi après leur sélection, ont mené une réflexion sur la thématique de notre curatrice Astou Sall.
L’objectif de la résidence artistique « Mbedd mi mdeddum buur la » était de réfléchir avec les artistes sur des problématiques communes, propres à nous africains, concernant nos villes (voir la note curatoriale).
Ce fut d’abord l’occasion de dresser le constat des nombreux maux (incivilités, désordre ambiant, pollution, manque de plan d’urbanisme ou non-respect de ces règles, négligence des pouvoirs public avec un manque de vision et d'action) de Dakar à Nairobi en passant par Lagos, Bamako…
Ensuite, les artistes ont pu mener une introspection inspirée de nos villes anciennes telle que Méroe, Tombouctou, Djenne pour esquisser des pistes de solutions, se projeter dans le futur, proposer aussi leur idéal de la ville africaine de demain.
Une résidence panafricaine digitale dans l'air de son temps
La tenue de notre résidence montre que l'Afrique est au rendez vous avec la participation de 11 artistes qui se sont exprimés chacun avec des médiums différents. Une nouvelle fois, comme nous l'avions
initié en 2020, notre résidence s'est déroulée à distance: les frontières et les kms ne sont plus des freins pour travailler sur des projets en commun.
Pour nos actions de curation, nous avons organisés des talks collectifs tous les jeudis pour échanger, partager, guider et conseiller nos artistes et les mener à leur propre réflexion sur la thématique, répondre à leurs interrogations, voir l'état d'avancement de leurs créations.
Un groupe whatsapp a été créé dés le début pour communiquer ensemble avec des appels ou échanges périodiques avec les artistes pour nos actions de curation.
Nous avons utilisé toutes nos plateformes digitales, sites internets, réseaux sociaux et ceux des artistes pour maintenir une communication régulière sur notre projet avec des posts sur les artistes et le projet.
Pour la première fois, la résidence a été à la fois panafricaine avec 7 nationalités différentes et multilingues avec tant des francophones que des anglophones (en plus des langues nationales).
Une première aussi dans cette 3ème résidence est la présence majoritaire d'artistes femmes; si ce n'était pas une volonté initiale de notre part, les femmes ayant une moindre visibilité dans le monde de l'Art, de talentueuses artistes ont répondu à cet appel à projet et la qualité de leurs candidatures a fait la différence.
Encore une première est le côté "phygital" de la résidence comme le sera l'exposition avec la sélection d'artistes visuels de l'Art "traditionnel" (peintres, plasticien/nes, photographes) et des artistes évoluant principalement dans le monde digital. La frontière entre les deux, chacun l'observera, est assez artificielle d'autant plus que certains artistes produisent une œuvre dont l'expression digitale peut être associé à une production physique indissociable.
Une résidence citoyenne suivie d'une exposition pour sensibiliser le grand
public
Cette résidence est artistique mais aussi citoyenne en ayant pour objectif de sensibiliser aux problématiques urbaines. L'Artiste est dans la Cité, c'est un citoyen doté d'une grande sensibilité: il porte des messages fort au travers de ses œuvres.
C’est pourquoi nous avons organisé des balades avec des photographes pour sillonner les rues de Dakar en montrant les occupations anarchiques, le bétonnage de nos côtes au cœur de l’actualité sénégalaise, le manque de plans architecturaux cohérents mêlant des anciens bâtiments et immeubles de plusieurs étages hyper modernes.
Nous avons observé la disparition d’édifices historiques comme le Marché Sandaga ou l’Hôpital Le Dantec entre autres au profit d’appétits fonciers sans limite et d’une promotion immobilière débridée...
l’occupation des rues et trottoirs par les marchands restreignant la libre circulation des personnes et des véhicules, leur insalubrité résultat de comportements individuels comme de défaillances étatiques prenant les rues pour des poubelles à ciel ouvert.
Ces constats ont été partagés par chacun des Artistes dans leurs pays respectifs lors de nos échanges.
Au cours de l'exposition, un programme d'ateliers mêlant formation, débat, workshop et masterclass est mis en place pour renforcer la compétence des artistes, favoriser les échanges entre eux avec des professionnels reconnus du milieu de l'Art comme à destination du grand public (voir ci-dessous) en partenariat avec 1mA Collective, I Love Sénégal et le fonds d'appui culturel de la Ville de Dakar :
A partir du 18 mai, vous pourrez découvrir les créations originales des artistes sur place à Dakar. Elles seront aussi accessibles en ligne sur notre salle d'exposition virtuelle!
Vernissage : le samedi 18 mai à 18h00
LIEU : Mamelles, Ouakam (Espace d’Art Jëndalma Art & Design et Galerie Kaay Séenu)
Lien du plan Google map: https://maps.app.goo.gl/XquRjSSiWwmptpyn7
Vous pourrez soutenir les artistes en achetant leurs œuvres disponibles aux Mamelles à notre Espace d'Art mais aussi sur notre site www.jendalmart.com, comme sur des plateformes internationales reconnues qui seront communiquées dans les prochains jours.
Suivez-nous sur nos réseaux sociaux pour ne rien rater et participer aux événements organisés autour de l'exposition!
Texte : Astou Sall, curatrice
Copyright photo: Wybgroup/jendalmart / Chùmá Anagbado (photo Lagos-Nigéria)
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